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by ADJA MOLODAR

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1.
6.30 am 04:55
6h30 a.m Tous ces cris du silence Dans le froid vespéral Quand tu cherches des nuances À ce mal qui s'installe Juste là devant toi Sue cette chaise vacante Qui te laisse pantois Et muet en attente En attente de quoi D'un amour révolu Ou bien d'un simple émoi Mais ils n'existent plus Il n'y a que ces murs Qui te ceignent le soir Et de sombres murmures Qui te tendent leur rasoir Alors tu cherches encore Ces jardins d'insouciance Où tu donnais ton corps Aux candeurs de l'enfance Et les vers de Corbière Résonnent dans ton crane Devant ton verre de bière Te confiant ses arcanes Et les nocturnes grondent Quand la nuit est si vide Quand les lignes de Rosemonde Ne sont plus que des rides Alors tu restes là Aplati dans l'ennui Te demandant pourquoi Tout s'est évanoui Toutes ces teintes palotes Dans le lait de tes globes Quand la mort te chuchote Ses noirceurs à ton lobes Juste là à cette table Où s'apprête ton trépas Là derrière ce portable Qui ne sonnera pas Et les heures se figent Au fond des solitudes La langueur le vertige Redessine tes Bermudes Ne reste plus que ces portes Béantes au nulle-part Et leur pauvre Iscariote Miroitant leur quote-part Alors tu cherches encore Ces jardins d'insouciance Où tu donnais ton corps Aux candeurs de l'enfance Et les vers de Corbière Résonnent dans ton crane Devant ton verre de bière Te confiant ses arcanes Et les nocturnes grondent Quand la nuit est si vide Quand les lignes de Rosemonde Ne sont plus que des rides Alors tu restes là Aplati dans l'ennui Te demandant pourquoi Tout s'est évanoui Cent dix clopes incendiées Dans l'enfer de tes bronches Des volutes viciées Pour t'embrumer la tronche Et l'air se fait si rare Dans la touffeur de l'aube Tu sniffes tout ton curare Aux boîtiers de la daube Et la mélancolie A bien pris ses fragrances D'alcool et d'ancolie Pour t'appâter les sens Pourtant tu restes là Seul et rongé d'ennui À demander pourquoi Tout s'est évanoui
2.
3.
2.0 05:30
Ecoute, dans le balancement cyclique des années Y'a comme le tic tac crapoteux d'un décompte Comme le minuteur d'un gros boom en partance de nous Ouais ! Ça y est, ça y est ! L'heure de la suprême connerie est là Juste là ! À quelques oscillations de pendules Derrière les prompteurs Les pin-up du vide s'en vont bouffer leurs miroirs en miettes Pour le sourire analogique des balances Et leur mâles sont là à trois rang de bêtise Avec leur trique de vieux taulards dégueulasse A bander sur l'esthétique du néant Comme si la beauté était une affaire de chiffre Et ils comptent pourtant les salauds, ouais ! ils comptent ! En bon gentlemens des fosses septiques, ils comptent ! Ça compte toute la fiente, tout le fard, tout le Rimel Toute l'ineffable merde qu'ils assoient sur la splendeur ! Mais... Écoute, dans le balancement du temps Y'a comme le tic tac du plastic qu'on a en dedans Comme un ras-le-bol millénaire qui nous mine Et ça y est ! Ça y est, on y est Dans l'ère de l'informe et du non dit Tout se prête au jeu de l'absurde Et on y joue pardi ! Bientôt... on regardera la femme à travers le prisme du factice Et elles... elles nous lorgneront avec l’œil salace des magazines Alors... on se titillera le pixel comme des geek Sous des plafonds de cuivre et de lithium On causera le langage du binaire Au creux de nos lits drapés d'algorithmes Ce sera l'amour 2.0 Et puisqu'on le vend comme on vend du papier toilette Et puis qu'il n'y plus rien à torcher Sinon des béances corticales Ne nous reste plus qu'à rembouger tout ça Avec le trop plein de rancoeur qu'on a dans le sac Et on en a du rab de la rancœur, des litrons et des litrons de mélancolie A en en saouler tous les pedzouilles de la planète Reste plus qu'à verser !
4.
Avec 04:23
Avec tout' la rage des années Qui s'agrippe à tes cellules Comme l'encre d'un matricule Et puis l'ennui qu'a trop tanné Cette cuirasse de cire Où plus rien ne peut s'écrire Avec les larmes de la défaite Qui distille au fond de toi Le moonshine des soirs sans fête Et puis la violence qui festoie Dans l'âtre de tes entrailles Au tempo de la mitraille Il faudra bien qu'elle sorte La douleur que tu portes Au fond comme l'enfant Du dégoût triomphant Avec la matraque des flics Qui te reste sous la dent Comme du putain de chiendent Et puis ce salaire public De la pétoche et du vide Qui te colle déjà des rides Avec ce sang au vitriol Plein ton corps vermoulu Par des rentes qui le violent Et puis ces idylles révolues Bourrant le gobe-rancœur Qui te sert maint'nant de cœur Il faudra bien qu'elle sorte La douleur que tu portes Au fond comme l'enfant Du dégoût triomphant Alors crache fulmine ou écrit Même si rien ne sert à rien Si les mots restent incompris Si l'Homme est une affaire de chien

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released July 13, 2021

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ADJA MOLODAR Goutrens, France

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